vendredi 18 septembre 2009

les histoires drôles en spectacles


les histoires de Monsieur Nimportequi

Théâtre/Cameroun
Wakeu Fogaing - Cie Feugham
Auteur, comédien, metteur en scène et directeur de la Cie de théâtre Feugham, à Bafoussam au Cameroun.

Engagé, il incite ses compatriotes, à travers ses spectacles, à abandonner les mirages (entre autres ceux de l’Occident) pour reprendre leur destin en main et faire en sorte qu’un changement politique soit possible. Le principe du monologue (monothéâtre) est une forme que connaît Wakeu, qui a créé Les Histoires de Monsieur Nimportequi, spectacle venu en France après avoir circulé en Afrique de l'Ouest et en Afrique Centrale. Parmi ses dernières mises en scène, tout justement créé La vie privée de Dovie Kendo ( http://wakeu.afrikblog.com ). Il sera présent en juillet 2009 au Festival d'Avignon pour jouer dans Cahier d'un impossible retour de Valerie Goma.Wakeu a joué en France avec Frédéric Fisbach, notamment au Festival d'Avignon en 2007. S’il connaît les arcanes et les couloirs d’une partie du théâtre français, ce n'est pas sans creuser une autre veine, salutaire, qui rend compte de sa perception d’un monde contemporain, semble-t-il civilisé, en totale confusion. Le grotesque, l’absurde, l'ironie, campent dans son théâtre. Complice du dramaturge camerounais Kwam Tawa, c'est souvent avec lui que les création naissent et s'ajustent.Pour en savoir un peu plusTout le monde, à un moment de la vie, a envie de prendre la parole pour crier son mécontentement ou donner son opinion sur ce qui traverse le temps. Les Histoires de Monsieur Nimportequi circulent comme le sang du quotidien pour rire de nos excès et de nos manques. Elles passent pour être des histoires à dormir debout que l’homme raconte pour se trouver une place et dormir assis. J'ai déjà écrit et joué à Douala et Yaoundé un spectacle décapant autant que drôle pour dénoncer les travers de la politique de mon pays. Ces histoires de Monsieur Nimportequi en sont la suite, écrites pour un large public. Voilà ce q'explique Wakeu.C’est donc à partir du discours politique mis en abîme, de la place d’un village ou d’une ville où se jouent des déraisons et des conflits vieux comme le monde, de la collecte de quelques visions lors de son passage dans les pays occidentaux, d’une relecture des plaies de l’Homme, et enfin de la confusion généralisée, que FOGAING tire son puzzle d’histoires et prête sa voix à un Nimportequi dont nous sommes peut-être les voisins ou mieux (ou pire), les complices. Auteur et comédien engagé, il incite ses compatriotes, à travers ses spectacles, à abandonner les mirages de l’occident pour reprendre leur destin en mai et faire en sorte qu’un changement politique soit possible. Ses projets sont d’autant plus ambitieux que la dictature qui règne dans ce pays interdit aux Camerounais de parler librement de politique et d’exprimer leurs opinions. Mais le pouvoir d’un spectacle demeure limité, tant il est difficile de faire circuler les œuvres. Tant il est dur pour un homme libre de circuler ! Ici l’essence même du personnage de Monsieur Nimportequi vient de la multiplicité des caractères qu’abhorre l’homme, passant de père de famille à chef d’entreprise, de l’amoureux à l’offensé, du politicien au citoyen ou de l’électeur au candidat. A l’origine du projet, il s’agissait de partir d’un personnage instable, nomade et presque sans statut réel. Jusqu’à ce que soit évident qu’une non-situation est une situation et surtout qu’une instabilité se transforme, paradoxalement, en une infernale stabilité. De cette ambiguïté, Wakeu FOGAING s’est convaincu de la nécessité de donner une reconnaissance au personnage, un visage qui cette fois permettrait de le reconnaître par tous comme un voyageur qui circule sur l’autoroute même de la dénonciation. La vengeance devient alors l’une des composantes du récit, pour puiser dans le caractère le plus mécréant de l’homme dans sa société. Monsieur Nimportequi, devenu un personnage cliché, se pare alors de différents masques et arpente les difficultés de vivre avec les autres hommes, la difficulté de taire l’intouchabilité des plus forts dans les scénarios de la vie quotidienne. Finalement, c’est Wakeu FOGAING qui parle aux publics rencontrés dans une salle de spectacle, dans une sorte de conférence improvisée, jusqu’à ce que Monsieur Nimportequi le contamine. Si au début Wakeu FOGAING se présente comme un conteur moderne qui décrit, raconte te confesse, interprétant un personnage de Monsieur Nimportequi, la suite bascule progressivement jusqu’à ce que l’acteur et son personnage se télescopent l’un l’autre, dans un dédoublement de personnalité. Et l’on passe de la conférence contée et improvisée initiale à une joute du réel et de la fiction. C’est l’auteur qui triomphera du personnage à la fin, en prenant la parole pour parler de la situation sanitaire de ce pays. Edifiant! Le discours de Monsieur Nimportequi est sans cesse au bord de la dénonciation, nourri de la souffrance générée par l’inégalité de la Parole : ceux qui peuvent dire et ceux qui ne peuvent pas, ceux qui peuvent accuser et les autres, silencieux ou bâillonnés dans le silence. L’homme est d’une douceur désarmante, la gentillesse et l’humilité sur ses deux épaules, avec un rire qui secoue une carcasse un peu massive, pouvant paraître empruntée. Mais voilà qu’il s’anime, en souplesse, grâce, fluidité, pour rendre le mot par les mors. Refusant les armes, le terrorisme, la guerre et les injustices, FOGAING martèle cependant que la parole doit aller au combat de la parole. Les idées doivent lutter sur la table des idées. Question d’honneur et de devoir. Et de futur.

Extrait du « Discours de Monsieur Nimportequi »Ce discours qui figurait dans le premier spectacle de Wakeu FOGAING, fait office de discours inaugural.« Ces « n’importe qui, n’importe quand » ne doivent pas vous importuner comme ils importunent Monsieur Nimportequi n’importe où, n’importe quand et n’importe comment, pour l’empêcher de dire n’importe quelle vérité qui dénonce la démagogie et le vol de n’importe quelle manière. Non ! Nous ne sommes pas dans la cour du roi Péteux ! Nous sommes une république et, dans la république, des questions se posent. Des vérités se disent. Les vérités construisent-elles des châteaux en campagne ? L’honnêteté remplit-elle discrètement des comptes bancaires à l’étranger ? Le salaire du fonctionnaire dans mon pays très pauvre très endetté lui permet-il de rouler en FERRARI et de vivre dans un luxe insolent ? La conscience professionnelle réclame-t-elle un pourboire ? Si le non est la réponse commune à toutes ses questions, un constat est fait par Monsieur Nimportequi : La corruption qui nous ronge ! La corruption qui nous gouverne ! La corruption qui nous hante et nous détruit est un virus plus invulnérable que celui du sida ! On ne construit pas un état avec sa famille ! On ne gouverne pas un pays seulement avec ses frères ! On ne forme pas un gouvernement avec des amis et connaissances, mais avec des compétences ! Servir un pays n’est pas se servir ! Chacun, tout le monde et tous doivent prendre conscience de la sauvegarde de l’intérêt commun. Dans la bonne gouvernance, le triomphe des démocraties et des libertés ! Je vous empêche de vous abrutir davantage en passant le plus clair de votre temps à regarder dans n’importe quelle chaîne de n’importe quel pays « Ce que n’importe quel n’importe qui » chante pour n’importe quel public n’importe comment, n’importe où et n’importe quand, pour nous transformer en des idiots qui ne pensent pas ! Monsieur Nimportequi, qui ne demande la parole à personne, n’acceptera jamais n’importe quoi ! L’Etat c’et moi ! L’Etat c’est toi ! L’Etat, c’est nous ! L’Etat, c’est tous ! Excellence, Monsieur l’administré d’Etat chargé des affaires courantes, Monsieur le Gouverneur des postes vides, Honorables réputés, Mesdames et Messieurs ! Pour ne pas être long et dire moi-même n’importe quoi devant n’importe qui, je prie tout le monde, chacun et tous de faire n’importe quand, avec n’importe qui, n’importe quel effort judicieux pour que règne la bonne gouvernance, dans la paix, n’importe où, dans ce millénaire. Ainsi, avec la voix de tous et chacun, nous dirons à ces « n’Importe QUI », Qui promettent de servir le pays et se servent, Qui promettent d’enrichir la nation et s’enrichissent, Qui promettent de faire n’importe quoi et le font n’importe comment, de ne pas, souvent, n’importe quand, de n’importe quelle manière, n’importe où et n’importe comment, nous prendre pour n’importe qui »Suivre http://wakeufogaing.blogspot.com
Spectacles Actuels : Monsieur Nimportequi en Campagne et
l'unique chose à dire Voir http://noubissi.blogspot.comEric Premel - Frontal
Publié par Wakeu Fogaing à l'adresse 16:41
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vendredi 24 juillet 2009

spectacle d'humour en tournée au cameroun 2009




Le Nouveau Spectacle de La Compagnie Feugham
En tournée dès octobre 2009 Dans les Centres culturels Français de Douala, Yaoundé et les Alliances de Dschang, Bamenda, Garoua et Maroua.
"L’unique Chose à Dire".



Ce “ One man show ” vient d’un style prêté à Raymond Devos. La force de ce grandissime Humoriste Français n’a pas laissé indifférent l’auteur de ces textes qui adore les jeux de mots. D’un mot à l’autre, les histoires se jonglent et se rient de l’ennui qu’on doit faire partir des salles de spectacle. L’unique chose à dire ne se contente pas de dire mais surtout se meut dans une façon qui fait voyager le destinataire des histoires de mots et de vie.
Le comédien qui sait tenir et lâcher sa langue d’un instant à l’autre, décide de courir entre les lignes pour souligner la surprise et l’inattendu qui font office de clous dans toute histoire. La parole court dans la rue et expose la nudité du verbe et des excès.
On peut avec ce spectacle comprendre que Raymond Devos le maître des jeux de mots n’a pas encore quitté ce monde.
Après avoir participé avec triomphe au festival Yaoundé Fou Rire 2008, Noubissi Tchoupo inscrit aujourd'hui ses lettres d'or dans le paysage de l'humour au Cameroun.
Spectacle joué par Noubissi Tchoupo http://noubissi.blogspot.com/ et mis en scène par Wakeu Fogaing http://wakeuspectacle.blogspot.com
Production : Compagnie Feugham
B.P. 349 Bafoussam Cameroun
Téléphone: (00237) 99 99 40 65 / 96 17 09 24

dimanche 19 juillet 2009

la Vie privée de Dovie Kendo




La vie privée de Dovie Kendo

Théâtre

Dovie Kendo dans un « One woman show » écrit et mis en scène par Wakeu Fogaing - Création
Femme de tête et comédienne haute en couleur, Dovie Kendo n’a naturellement pas la langue dans sa poche. Grâce à son complice Wakeu Fogaing - dont on retrouve ici l’écriture drôle et acide des Histoires de Monsieur N’importe qui - Dovie Kendo exulte. Seule en scène, elle met le doigt « auxendroits qui démangent sa vie de femme dans la capitale économique », non sans rajouter au passage une dose de poil à gratter. Les gens et leurs turpitudes, les femmes et leur cupidité, les hommes, leur violence et leur machisme idiot, personne n’est épargné. Et au-delà du rire, les véritables larmes et les furieux coups de griffe d’une femme éprise de liberté...


Création au CCF de Douala


le 20 Novembre 2009 à Mante - La - Jolie

Nimportequi en Campagne spectacle

Spectacle : M. Nimportequi est déjà en campagne

La nouvelle création de Wakeu Fogaing a ravi le public de Yaoundé le week-end dernier.
Si les politiciens camerounais préparent encore leur stratégie pour 2011, il s'en trouve toujours dans le pays qui a déjà préparé sa candidature avec profession de foi et tout le baratin des politiques. Celui-là c'est Monsieur Nimportequi ; ce personnage que traîne l'humoriste Wakeu Fogaing depuis quelque cinq ans maintenant sur les planches de son pays et du monde. Samedi et dimanche dernier, l'humoriste était l'invité du centre culturel Francis Bebey dirigé par Jean-Claude Awono au lieu dit Montée du parc à Yaoundé. Durant le one man show d'une heure intitulé "Monsieur Nimportequi en campagne" qu'il a déroulé devant un public connaisseur, il a ainsi fait le point de la vie sociale dans son pays à quelques années d'un rendez-vous calé dans nombre d'agendas.Les plus nostalgiques auront sans doute fait le rapprochement avec "L'homme superstar" de Dave K. Moctoï. Lui qui avait déjà mis en humour ce personnage burlesque dans une satire remarquée. Wakeu Fogaing, sans aller plus loin, a tout de même travaillé sa pièce en alternant le sérieux, et la détermination de la bête politique, et la platitude d'un quotidien où il faut sans cesse ruser. Et au passage, il a donné quelques clés à tous ceux qui seraient tentés de suivre M. Nimportequi aux élections présidentielles prochaines : ils devraient déjà savoir dans quel type de démocratie se trouve le Cameroun, ouvrir un compte en Suisse pour y loger les revenus de la République une fois les élections remportées, faire de leur épouse une icône médiatique et de l'humanitaire, quêter l'appui des Américains, se méfier de tout le monde une fois sa candidature annoncée, etc.VoisinsUne candidature qui ne devra point faire oublier qu'on est comme tout le monde jusqu'à la proclamation des résultats. Ils doivent donc apprendre à faire attention aux voisins qui sont toujours jaloux et normaliser leurs rapports avec les leurs. Mais surtout, penser à déclarer leurs biens qui très souvent se résument à une épouse, des progénitures, des plans pour des maisons à construire aussi bien à la campagne qu'à l'étranger, etc.Dans cette nouvelle création qui date de décembre dernier, l'humoriste continue de peindre la société camerounaise sous son jour le plus ignoble en recourant à un personnage qui au final nous est familier et même s'il aime à se multiplier. Il stigmatise au passage l'incapacité des leaders politiques à innover et à apporter des solutions aux problèmes des citoyens. Il fait un arrêt sur des maux mortels qui prospèrent dans une indifférence générale doublée d'une perte de valeurs : la puissance de l'alcool et du tabac qui tuent les poumons à petit feu. Des maux qui n'empêchent cependant pas de nourrir des ambitions en direction du palais d'Etoudi où se figeront les mois à venir bien de regards.

Parfait Tabapsi Mutations

Stand up show

Trois humoristes sur les planches à Yaoundé25/05/2009 - Lu 44 fois
Les humoristes Wakeu Fogaing, Valéry Ndongo et Major Asse ont donné des spectacles ce week-end à Yaoundé, afin de lancer le label « Africa Stand Up ».
Ils sont décapants, tordants et surtout impressionnants. Ils font partie de cette nouvelle vague qui fait désormais éclater de rire le Cameroun et qui compte faire durer le plaisir, par le concept « Africa Stand Up ». Le casting est de taille. Revue des effectifs. A ma gauche, Wakeu Fogaing. L’humoriste de Bafoussam, très connu avec son célèbre sketch « Monsieur Nimportequi », dirige avec le dramaturge Kouam Tawa, la compagnie Feugham. Sa dernière trouvaille : candidat à la présidentielle de 2011. Rien que ça. Comme Coluche en 1981 et tout le tollé qu’il fit en son temps. Pour l’instant, on n’en est pas encore-là, avec Wakeu Fogaing. Mais l’humoriste, lors du Stand up show du week-end dernier, assure qu’il a « le soutien des Américains » ; que le siège de son parti se trouvant aux Champs Elysées, facilitera sa retraite... Très parodique dans son inspiration, il entend utiliser le rire pour mieux dénoncer les manœuvres des politiques. A ma droite, Major Asse. Ce jeune homme, révélé par la pièce « Suis pas fou moi », a d’abord été poète militant. Sur scène, c’est une espèce de pie débraillée qui débite les mots comme d’autres « lèveraient le coude ». C’est un « con qui sait qu’il est con et qui aime ça ». Un con qui joue avec les races. Ses amis s’appellent Bolo, Kamikaze, Ben Laden… Major Asse a effectué une tournée en France où il a peaufiné son style et s’est récemment confronté au texte de Gaston Kelman, «Je suis noir et je n’aime pas le manioc». Au milieu, Valéry Ndongo. Le jeune humoriste qui a été repéré par le CCF de Yaoundé, pur gars du « kwatt » est la valeur montante du genre. Dans un méchant camfranglais, le comédien et humoriste a peint la société pluriculturelle, en proie aux difficultés d’intégration. Hommes, femmes, Noirs, Blancs, tout le monde en prend pour son grade, dans des facéties et dédoublements qui ne laissent personne indifférent. Revenu d’une tournée où il a présenté son sketch « Je suis acteur, pas comédien », au Tarmac de la Villette à Paris du 10 au 18 avril dernier, Valéry Ndongo va retourner en France pour le festival « Saut d’humour » du 21 juillet au 22 août prochain. Il est même fortement pressenti pour la prochaine saison du Djamel Comedy Club. Sur la scène de Yaoundé, on a vu des humoristes sûrs de leur art et prêts à affronter tout type de public. Des textes cinglants et une démarche résolument caustique. Avec toujours plus de drôlerie. Le label ainsi lancé « Africa Stand Up » veut créer une synergie et valoriser ainsi ce genre en plein boom. « On aimerait faire des nuits de stand up à Douala, Yaoundé et Bafoussam tous les trimestres, accompagnées de sessions de formations pour créer l’émulation chez les jeunes humoristes », dit Valéry Ndongo. Avec à la clé aussi, des DVD des spectacles. On l’a bien compris, une nouvelle aventure. Pour le meilleur du rire.

Alain TCHAKOUNTE

monsieur Nimportequi en Campagne

One man show : “Je suis candidat aux élections présidentielles de 2011”
Le comédien Wakeu Fogaing a présenté dimanche dernier, au Centre culturel Francis Bebey de Yaoundé, des extraits de son prochain recueil de sketches, « Monsieur n’importe qui en campagne ».Précision nécessaire a priori, Wakeu Fogaing n’est pas un homme politique. Il ne milite dans aucun parti politique et n’envisage d’en créer aucun. C’est un comédien. Mais le registre qu’il a choisi, pour sa dernière trouvaille, c’est la politique, comme l’atteste le titre de son prochain recueil de sketches : « Monsieur n’importe qui en campagne ». Et le public présent à son spectacle dimanche dernier, 10 mai 2009, au Centre culturel Francis Bebey au quartier Mélen, à Yaoundé a aimé. Le titre « Je serai président de la république » donne le ton de la suite. Tenez ! « Excellence Messieurs les représentants de la canaille nationale, honorables affamés, malheureux misérables, Mesdames, Messieurs, l’oiseau ne construit pas son nid sur un arbre sec… », lance-t-il aux spectateurs qui éclatent de rire. « Je suis venu vous voir parce que vous êtes utiles pour ma carrière, utiles pour mon avenir, utiles tout court. Vous n'avez pas besoin d'avenir (…) c'est la raison pour laquelle je vous ai toujours laissé dans votre misérable condition », poursuit-il.S’ensuit une kyrielle de déclarations, de dénonciations et de petites histoires. « Je suis candidat aux élections présidentielles de 2011. Je serai le président » ; « Ne me reprochez pas si j’ai voté des lois à l’Assemblée nationale même sans les avoir lues. Le gouvernement nous a même donné des gratifications pour avoir voté une loi sans l’avoir lue » ; « Pour être heureux dans un pays pourri, il faut être pourri » ; « Dans tous les cas, retenez que c’est vous qui votez et que c’est nous qui lisons les résultats », etc.La comédie de Wakeu Fogaing s’adresse à ceux qui seront candidats aux élections présidentielles en 2011. Il tire son inspiration des défaillances des hommes politiques actuels : « Sur le plateau, je dis les non-dits. En fait, je critique les discours de campagne que j’ai suivis depuis 1992. Les discours des candidats qui ne sont pas encore aux affaires et ceux qui y sont déjà et promettent qu’ils pourront faire mieux si on leur renouvelle notre confiance », explique-t-il. Objectif de son engagement : « Amener les jeunes politiciens et ceux qui envisagent de faire de la politique à ne pas sombrer dans les erreurs que je décris dans ma comédie », affirme-t-il. Son recueil qui s’intitule « Monsieur n’importe qui en campagne » sera enregistré en septembre 2009 au Ccf de Douala.

les histoires de Monsieur Nimportequi


Théâtre/Cameroun
Wakeu Fogaing - Cie Feugham

Auteur, comédien, metteur en scène et directeur de la Cie de théâtre Feugham, à Bafoussam au Cameroun. Engagé, il incite ses compatriotes, à travers ses spectacles, à abandonner les mirages (entre autres ceux de l’Occident) pour reprendre leur destin en main et faire en sorte qu’un changement politique soit possible. Le principe du monologue (monothéâtre) est une forme que connaît Wakeu, qui a créé Les Histoires de Monsieur Nimportequi, spectacle venu en France après avoir circulé en Afrique de l'Ouest et en Afrique Centrale. Parmi ses dernières mises en scène, tout justement créé La vie privée de Dovie Kendo ( http://wakeu.afrikblog.com ). Il sera présent en juillet 2009 au Festival d'Avignon pour jouer dans Cahier d'un impossible retour de Valerie Goma.
Wakeu a joué en France avec Frédéric Fisbach, notamment au Festival d'Avignon en 2007. S’il connaît les arcanes et les couloirs d’une partie du théâtre français, ce n'est pas sans creuser une autre veine, salutaire, qui rend compte de sa perception d’un monde contemporain, semble-t-il civilisé, en totale confusion. Le grotesque, l’absurde, l'ironie, campent dans son théâtre. Complice du dramaturge camerounais Kwam Tawa, c'est souvent avec lui que les création naissent et s'ajustent.
Pour en savoir un peu plus
Tout le monde, à un moment de la vie, a envie de prendre la parole pour crier son mécontentement ou donner son opinion sur ce qui traverse le temps. Les Histoires de Monsieur Nimportequi circulent comme le sang du quotidien pour rire de nos excès et de nos manques. Elles passent pour être des histoires à dormir debout que l’homme raconte pour se trouver une place et dormir assis. J'ai déjà écrit et joué à Douala et Yaoundé un spectacle décapant autant que drôle pour dénoncer les travers de la politique de mon pays. Ces histoires de Monsieur Nimportequi en sont la suite, écrites pour un large public. Voilà ce q'explique Wakeu.
C’est donc à partir du discours politique mis en abîme, de la place d’un village ou d’une ville où se jouent des déraisons et des conflits vieux comme le monde, de la collecte de quelques visions lors de son passage dans les pays occidentaux, d’une relecture des plaies de l’Homme, et enfin de la confusion généralisée, que FOGAING tire son puzzle d’histoires et prête sa voix à un Nimportequi dont nous sommes peut-être les voisins ou mieux (ou pire), les complices. Auteur et comédien engagé, il incite ses compatriotes, à travers ses spectacles, à abandonner les mirages de l’occident pour reprendre leur destin en mai et faire en sorte qu’un changement politique soit possible. Ses projets sont d’autant plus ambitieux que la dictature qui règne dans ce pays interdit aux Camerounais de parler librement de politique et d’exprimer leurs opinions. Mais le pouvoir d’un spectacle demeure limité, tant il est difficile de faire circuler les œuvres. Tant il est dur pour un homme libre de circuler ! Ici l’essence même du personnage de Monsieur Nimportequi vient de la multiplicité des caractères qu’abhorre l’homme, passant de père de famille à chef d’entreprise, de l’amoureux à l’offensé, du politicien au citoyen ou de l’électeur au candidat. A l’origine du projet, il s’agissait de partir d’un personnage instable, nomade et presque sans statut réel. Jusqu’à ce que soit évident qu’une non-situation est une situation et surtout qu’une instabilité se transforme, paradoxalement, en une infernale stabilité. De cette ambiguïté, Wakeu FOGAING s’est convaincu de la nécessité de donner une reconnaissance au personnage, un visage qui cette fois permettrait de le reconnaître par tous comme un voyageur qui circule sur l’autoroute même de la dénonciation. La vengeance devient alors l’une des composantes du récit, pour puiser dans le caractère le plus mécréant de l’homme dans sa société. Monsieur Nimportequi, devenu un personnage cliché, se pare alors de différents masques et arpente les difficultés de vivre avec les autres hommes, la difficulté de taire l’intouchabilité des plus forts dans les scénarios de la vie quotidienne. Finalement, c’est Wakeu FOGAING qui parle aux publics rencontrés dans une salle de spectacle, dans une sorte de conférence improvisée, jusqu’à ce que Monsieur Nimportequi le contamine. Si au début Wakeu FOGAING se présente comme un conteur moderne qui décrit, raconte te confesse, interprétant un personnage de Monsieur Nimportequi, la suite bascule progressivement jusqu’à ce que l’acteur et son personnage se télescopent l’un l’autre, dans un dédoublement de personnalité. Et l’on passe de la conférence contée et improvisée initiale à une joute du réel et de la fiction. C’est l’auteur qui triomphera du personnage à la fin, en prenant la parole pour parler de la situation sanitaire de ce pays. Edifiant! Le discours de Monsieur Nimportequi est sans cesse au bord de la dénonciation, nourri de la souffrance générée par l’inégalité de la Parole : ceux qui peuvent dire et ceux qui ne peuvent pas, ceux qui peuvent accuser et les autres, silencieux ou bâillonnés dans le silence. L’homme est d’une douceur désarmante, la gentillesse et l’humilité sur ses deux épaules, avec un rire qui secoue une carcasse un peu massive, pouvant paraître empruntée. Mais voilà qu’il s’anime, en souplesse, grâce, fluidité, pour rendre le mot par les mors. Refusant les armes, le terrorisme, la guerre et les injustices, FOGAING martèle cependant que la parole doit aller au combat de la parole. Les idées doivent lutter sur la table des idées. Question d’honneur et de devoir. Et de futur.
Extrait du « Discours de Monsieur Nimportequi »
Ce discours qui figurait dans le premier spectacle de Wakeu FOGAING, fait office de discours inaugural.
« Ces « n’importe qui, n’importe quand » ne doivent pas vous importuner comme ils importunent Monsieur Nimportequi n’importe où, n’importe quand et n’importe comment, pour l’empêcher de dire n’importe quelle vérité qui dénonce la démagogie et le vol de n’importe quelle manière. Non ! Nous ne sommes pas dans la cour du roi Péteux ! Nous sommes une république et, dans la république, des questions se posent. Des vérités se disent. Les vérités construisent-elles des châteaux en campagne ? L’honnêteté remplit-elle discrètement des comptes bancaires à l’étranger ? Le salaire du fonctionnaire dans mon pays très pauvre très endetté lui permet-il de rouler en FERRARI et de vivre dans un luxe insolent ? La conscience professionnelle réclame-t-elle un pourboire ? Si le non est la réponse commune à toutes ses questions, un constat est fait par Monsieur Nimportequi : La corruption qui nous ronge ! La corruption qui nous gouverne ! La corruption qui nous hante et nous détruit est un virus plus invulnérable que celui du sida ! On ne construit pas un état avec sa famille ! On ne gouverne pas un pays seulement avec ses frères ! On ne forme pas un gouvernement avec des amis et connaissances, mais avec des compétences ! Servir un pays n’est pas se servir ! Chacun, tout le monde et tous doivent prendre conscience de la sauvegarde de l’intérêt commun. Dans la bonne gouvernance, le triomphe des démocraties et des libertés ! Je vous empêche de vous abrutir davantage en passant le plus clair de votre temps à regarder dans n’importe quelle chaîne de n’importe quel pays « Ce que n’importe quel n’importe qui » chante pour n’importe quel public n’importe comment, n’importe où et n’importe quand, pour nous transformer en des idiots qui ne pensent pas ! Monsieur Nimportequi, qui ne demande la parole à personne, n’acceptera jamais n’importe quoi ! L’Etat c’et moi ! L’Etat c’est toi ! L’Etat, c’est nous ! L’Etat, c’est tous ! Excellence, Monsieur l’administré d’Etat chargé des affaires courantes, Monsieur le Gouverneur des postes vides, Honorables réputés, Mesdames et Messieurs ! Pour ne pas être long et dire moi-même n’importe quoi devant n’importe qui, je prie tout le monde, chacun et tous de faire n’importe quand, avec n’importe qui, n’importe quel effort judicieux pour que règne la bonne gouvernance, dans la paix, n’importe où, dans ce millénaire. Ainsi, avec la voix de tous et chacun, nous dirons à ces « n’Importe QUI », Qui promettent de servir le pays et se servent, Qui promettent d’enrichir la nation et s’enrichissent, Qui promettent de faire n’importe quoi et le font n’importe comment, de ne pas, souvent, n’importe quand, de n’importe quelle manière, n’importe où et n’importe comment, nous prendre pour n’importe qui »

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Spectacles Actuels : Monsieur Nimportequi en Campagne et
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Eric Premel - Frontal

la Vie privée de Dovie Kendo


La Vie privée de Dovie Kendo

de Wakeu Fogaing Cie Feugham, avec Dovie Kendo, mis en scène par Wakeu Fogaing
Dovie Kendo dans un « One woman show » écrit et mis en scène par Wakeu Fogaing - Création 2008.
Femme de tête et comédienne haute en couleur, Dovie Kendo n’a naturellement pas la langue dans sa poche. Grâce à son complice Wakeu Fogaing - dont on retrouve ici l’écriture drôle et acide des Histoires de Monsieur Nimportequi - Dovie Kendo exulte. Seule en scène, elle met le doigt « aux endroits qui démangent sa vie de femme dans la capitale économique », non sans rajouter au passage une dose de poil à gratter. Les gens et leurs turpitudes, les femmes et leur cupidité, les hommes, leur violence et leur machisme idiot, personne n’est épargné. Et au-delà du rire, les véritables larmes et les furieux coups de griffe d’une femme éprise de liberté... A Douala, Yaoundé, Abidjan, Lomé, Brazzaville, Belleville, Ménilmontant, Bruxelles, Rome, ceux qui savent s'y retrouveront, ceux qui ne savent pas sauront.

Frontal, association régie par la loi de 1901. Siège : 83, avenue Jean Rieux 31500 Toulouse (France). Siret : 50252152900011. Ape : 90.01Z. Licences 2-1014932 et 3-1014936